Courier Ahuntsic – May 1, 2005
En collabouration avec les postes de quartier 27 et 28 et le Service de sécurité incendie.
Un atelier avec agressions simulées sur la sécurité personnelle des femmes en milieu urbain, donné par l’age Georges Manoli, est actuelleme offert. Celui-ci se tiendra le dimanche 8 mai de 9h00 à 11h30, au Loblaws situé au 800, boul. Henri-Bourassa Ouest, 2e étage.
Les thèmes abordés seront les suivants:
- Comment reconaître et éviter les dangers;
- Les attitudes à déveloper;
- Sécurité résidentielle, au guichet automatique, sur la rue, en voiture, etc..
Il est recommandé de s’habiller facon comfortable pour les simulations d’agressions.
On s’inscrit par téléphone au 288-0427 et on indique son nom et son numéro de téléphone sur la boîte vocale.
Des Adolescents formées pour combattre les predateurs sexuels
Erika Boucher – Ahuntsic Courrier – July 1, 2005
Neuf adolescentes attendent, certaines avec impal’ tience, d’autres avec appréhension, l’arrivée du professeur qui leur donnera leur tout premier cours d’auto-défense. Á 13h15, le policier Georges Manoli, agent socio-communautaire au Poste de quartier 27, dans le nord de Montréal, fait son entrée au Carrefour Jeunesse Emploi Ahuntsic. Il est bien décidé à atteindre son objectif: donner du pouvoir à ces jeunes femmes et peut-être les aider à sauver leur vie, un jour prochain …
Selon Georges Manoli, la confiance d’une femme par rapport à ses capacités peut faire toute la différence, et pas seulement devant un prédateur sexuel. Cet homme est bien placé pour le savoir, lui qui excelle dans l’art du combat (eh oui, il possède une ceinture noire en karaté) et qui exerce le métier de policier depuis quelques années.
COMMENT SE PROTÉGER
Après avoir vu toutes les horreurs, comme seul un policier peut en voir, et constaté les déficiences majeures du système judiciaire quant à la protection de femmes en danger ou susceptibles de l’être, Georges Manoli en a assez et décide de faire un amalgame de ses forces.
«Au Service de police de la Ville de Montréal, il y a approximativement 16 000 viols rapportés en une année. Selon maints sondages et études sérieuses, un dixième des viols commis est dénoncé au corps policier. Faites le calcul… Et plus les femmes son,t éduquées, moins elles entreprennent le long etpénible processus des poursuites judiciaires, étant plus conscientes des lacunes Importantes du système», confie le policier. Après mûre réflexion, il apprendra aux femmes comment se protéger et ce, en leur prodiguant le précieux savoir qu’il a accumulé au fil des ans. Mieux vaut prévenir que … guérir!
Malgré son expertise en karaté, Georges Manoli ne mise pas sur ce type d’apprentissage lorsqu’il donne son atelier sur la sécurité des femmes. Il tente, en tout premier lieu, de donner. confiance à chaque participante et d’utiliser leur personnalité propre. «Je fais beaucoup de psychologie ..Je ne demanderai pas à une jeune fille douce de devenir une lionne enragée instantanément, mais je vals l’encourager fortement à se laisser aller dans le cours. Pour qu’elle comprenne bien que c’est ce qu’elle doit devenir pour faire peur à son agresseur. J’adapte toujours mes mises en situation et mes exemples en fonction des élèves qui sont devant moi. En fait, Il est essentiel de comprendre qu’il n’y a pas de règles toutes faites», explique-t-il.
La melthode Manoli comprend très peu de théorie, et beaucoup de pratique: «Je ne suis pas un amateur de longs discours et de théorie à n’en plus finir. Dès les premiers 10 minutes, Ils participantes doivent s’impliquer. Elles doivent tester les techniques d’attaque et de contre-attaque dans des scénarios variés, ainsi que les menus petits trucs pour prévenir un assaut Elles font leurs devoirs sur place, dans des mises en situation courantes. Mais attention, je leur demande de faire preuve de jugement et d’analyser la situation avant de frapper», précise-t-i!.’ L’agression à caractère sexuel est avant tout un abus de pouvoir. L’abuseur utilise le sexe pour faire subir à sa victime humiliation et souffrance, ce qui le conforte dans sa puissance. «Les femmes qui résistent lors d’une agression ont plus de chances de s’en sortir. Elles montrent à leur agresseur qu’elles ne resteront pas passives, qu’elles n’accepteront pas d’être dominées, et celui-ci risque bien d.ue décourager plus aisément ou du moins, plus rapidement. Ne rien faire durant un~ agression augmentera la possibililé d’être violée, ou tabassée. Plus tôt une femme se défend, plus vite elle reprendra son pouvoir face au prédateur sexuel. Lé plus efficace dans cette situation d’urgence; hurler et utiliser sa force physique» précise le policier.
Selon le Service de police de la Ville de Montréal(SPVM) les femmes âgées entre 14 a 24 ans sont les plus susceptibles de subir les sévices d’un violeur en quête de défoulement à cause de leur mode de vie plus actif, et plus nocturne … «Le danger chez les personnes faisant partie de ce groupe d’âge, c’est qu’elles ont un sentiment d’invincibilité. Elles ont vraiment l’impression que rien ne peut leur arriver. Les..femmes de cet âge sont généralement imprudentes, pour ne pas dire Inconscientes. Elles sortent, boivent à en per~e tous leurs réflexes, reviennent seules à la maison, si elles ne repartent pas carrément avec des inconnus», raconte Georges Manoli!
En effet dans les crimes sexuels rapportés, il y est fréquemment question d’alcool ou de drogue et, le plus souvent, le méfait se produit dans une résidence privée, soit celle de l’agresseur ou!celle; .. de la victime. C’est pourquoi le sergent Mailoli s’investit beaucoup auprès d’adolescentes et de jeunes femmes. Il s’acharne à détruire la pensée magique qui prétend que ça n’arrive Qu’aux autres…
TESTICULES, NEZ ET YEUX
En cas de harcèlement, il faut répondre très vite et de manière agressive. Plus la femme semble sûre d’elle, plus elle risqué de désàmorcer toute forme d’initiative touche. Mais que faire si ce n’est pas suffisant?
«S’il fait jour et que l’on essaie de nous faire monter dans une volture, on peut toujours se sauver si on a une longueur d’avance, et de bonnes jambes. Mals si je malfalteur nous agrippe déjà, la résistance passive donnera probablement un meilleur résultats: sassoir, s’écraser sur le sol, feindre la crise d’épilepsle ou d’hyperventllatlon, etc. Si c’est un étranger et que l’on posède des talents de comédienne on peut jouer la débilité mentale…», explique Georges Manoli.
Malheureùsement, il existe des moments d’une telle violence où la question ne se pose même pas: c’est œil pour œil, dent pour dent.
Vous avez essayé la douceur, la persuasion, vous avez pleuré, supplié, et il ne flanche pas. C’est alors le temps d’attaquer. Il faut faire mal tout de suite, donc on vise les testicules, le nez ou les yeux. Et n’arrêtez pas de crier surtout! Si le maniaque est déjà sur vous, on mord la lèvre supérieure ou la jugulaire. Mais dans ce dernier cas, il faut aller chercher du secours ensuite. puisqu’il se videra de son sang en l’espace de quelques lJlinutes», ajoute le professeur Manoli. Les élèves ont même l’occasion de répéter les tactiques les plus dangereuses, étant donné que le policier-professeur joue les différents abuseurs, bien protégé dans son habit spécialement conçu pour l’occasion. Nul doute que ses,apprenties sortent du cours bien armées et avec une plus forte maîtrise d’elles-mêmes.
PRÉJUGÉS TENACES
L’agent socio-communautaire Manoli a atteint son objectif: ses étudiantes sont fières de. ce qu’elles ont appris. Elles ont maintenant plus d’un tour dans leur sac et en plus, ellesse sont bien défoulées … sur lui, qui a été un professeur convaincant et assez coloré, merci! Mais avant de terminer, il insiste sur un point essentiel à ne Pas négliger: «Les victimes de crimes sexuels n’ont pas «t; besoin d’être jugées, mais d’être épaulées. Il né sert à rien de leur dire qu’elles auraient dû frapper le nez ou qu’elles ne devraient pas porter de jupes aussi courtes. Il est impensable que des femmes échaudées à ce point reçoivent encore de tels commentaires;»