Photo: Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic – Les yeux bandés, la victime potentielle doit se sortir de cette situation en frappant là où ça fait mal.
Faire vivre en une heure et demie les situations d’agression les plus diverses auxquels une femme pourrait faire face, c’est le défi d’un atelier offert récemment à des femmes du quartier Ahuntsic.
C’est George Manoli, policier au Poste de quartier 27 depuis des décennies et maître en arts martiaux qui a animé cet atelier tenu au chalet d’accueil du parcours Gouin.
«Il faut oublier le karaté et le judo. Ce ne sont pas les connaissances en arts martiaux qui sauvent, dit-il. C’est en faisant ressortir le côté animal chez l’individu qu’on arrive à se sortir d’une situation dangereuse.»
- Manoli dirige aussi une école de karaté et d’autodéfense à Montréal. Habillé avec un équipement de protection spécial, il permet aux femmes participantes de donner tout ce qu’elles ont pour se défendre et se battre face à un agresseur réel. Coups de poing ou coups de pieds avec toute la force nécessaire sont recommandés.
- Manoli et son fils David, qui est également instructeur en autodéfense, mettent en scène des situations totalement inattendues pour les participantes.
Outre l’agression dans la rue ou dans le bus, la victime peut être couchée par exemple et l’agresseur peut être un proche, un ami ou une connaissance.
La force de la victime dans ce cas est dans ses pieds. Frapper au visage et à la tête de toutes ses forces. Se sortir de l’emprise de l’agresseur et fuir. Crier autant qu’on peut est toujours souhaité.
- Manoli a développé aussi un scénario où la victime a les yeux bandés. «C’est pour simuler l’impression d’être seul au monde» indique-t-il. Il a appliqué cette technique aux policiers qui peuvent se retrouver seuls face à des criminels durant de longues minutes avant que leurs collègues n’arrivent en renfort.
«Frapper toujours là où ça fait mal, conseille M. Manoli. Donner des coups aux testicules, à la tête, crier et fuir.»
Le fait de vivre ces situations crée des sensations et des émotions. Même s’il ne veut pas jouer au psychologue M. Manoli sait d’expérience que les bons réflexes d’autodéfense ressortiront si jamais une de ses élèves se retrouvait réellement victime d’un agresseur.